Des efforts inédits engagés pour les débuts et milieux de carrière des professeurs
Afin d’offrir une rémunération accrue aux jeunes professeurs et de faciliter le déroulement des débuts et milieux de carrière et dans le prolongement des travaux menés en 2020 avec les partenaires sociaux et en 2021 dans le cadre du Grenelle de l’éducation, une prime d’attractivité est attribuée depuis mai 2021 et sera revalorisée et étendue en 2022. Elle bénéficie à tous les enseignants titulaires de l’enseignement public et privé sous contrat, conseillers principaux d’éducation (CPE) et psychologues de l’éducation nationale, en début et milieu de carrière.
Elle concerne depuis mai 2021 les professeurs titulaires et assimilés jusqu’au 7e échelon, soit les quinze premières années de leur carrière. Son montant annuel, compris entre 500 € et 1 400 € pour les personnels titulaires concernés, représente un coût en année pleine de 253 millions d’euros.
À partir du 1er février 2022, cette prime sera relevée et étendue à des personnels en milieu de carrière, jusqu’au 9e échelon, soit jusqu’à leur 22e année de carrière, soit 58% des personnels enseignants et d’éducation. Cette nouvelle augmentation est évaluée à 267 millions d’euros en année pleine, dont 245 millions d’euros en 2021.
Ainsi, au total, 520 millions d’euros auront été consacrés à l’attractivité du début et du milieu de carrière.
Cette prime augmentera la rémunération annuelle des professeurs au 2e échelon de 1 880 € nets par an comparativement à 2020 (soit 2 200 € bruts de plus qu’en 2020 et 800 € bruts de plus qu’en 2021).
La rémunération nette mensuelle des professeurs en tout début de carrière passera donc de 1 700 € en 2020 à près de 1 869 € en 2022 grâce à la prime Grenelle d’attractivité et à la prime d’équipement informatique.
Les contractuels sont tous également éligibles à cette prime.
Des gains financiers pour tous les professeurs dès 2021
Pour répondre aux évolutions des pratiques pédagogiques, les professeurs devant élèves et les psychologues de l’éducation nationale ne disposant pas d’un poste de travail fixe reçoivent désormais chaque année une prime d’équipement informatique de 150 € net pour un coût total de 179 millions d’euros.
Par ailleurs, de nouvelles mesures permettent de fluidifier la carrière des professeurs, PsyEn et CPE :
- Le taux de promotion des enseignants accédant à la hors-classe est porté à 18 % dès 2021 (17 % en 2020), pour 1 700 bénéficiaires supplémentaires par an : un budget complémentaire de près de 8 millions d’euros est consacré à cette mesure. Ce taux de promotion est également reconduit pour 2022.
- Les modalités d'accès à la calsse exceptionnelle seront élargies en 2022.
Des revalorisations pour toutes les catégories de personnels
Dès 2021, des hausses indemnitaires ont concerné :
- les CPE et professeurs documentalistes de respectivement + 236 € et + 233 € brut par an pour un coût de 3,2 millions d’euros et 3,1 millions d’euros ;
- les inspecteurs de l’éducation nationale, qui bénéficient par ailleurs de la création d’un 11e échelon pour les IEN (4,3 millions d’euros au total) ;
- les personnels de direction, dont l’indemnité de fonctions, de responsabilités et de résultats a été revalorisée (pour un coût de 7,6 millions d’euros en 2021) ; l’indemnité de tutorat et les possibilités d’avancement à la hors-classe sont également améliorées (20,9 millions d’euros au total) ;
- les directeurs d’école, au cœur de l’engagement 7 du Grenelle de l’éducation, qui ont bénéficié à l’automne 2020 d’une prime exceptionnelle de 450€ bruts annuels et le 1er janvier 2021 de la pérennisation de cette prime exceptionnelle. A compter de janvier 2022, une nouvelle revalorisation interviendra, d’un montant de 225 € bruts annuels. En deux ans, l’indemnité aura donc progressé de 675 € bruts, soit une augmentation de 31 à 38% en fonction de la taille de l’école ;
- les psychologues de l’éducation " EDO", qui bénéficieront à compter du 1er janvier 2022 d’une revalorisation de : + 425,70 € annuels, dans un mouvement de convergence avec le régime indemnitaire des Psy-EN "EDA".
- les conseillers pédagogiques : + 500 € pour l'indemnité de fonction des conseillers pédagogiques du premier degré afin de la porter à 1 500 € annuels à compter du 1 er janvier 2022.
- les ingénieurs et personnels techniques de l’éducation nationale, qui bénéficient en 2021 du réexamen périodique de leurs indemnités, pour un montant moyen de 180 € brut ;
- les conseillers en formation continue qui bénéficient de deux revalorisations indemnitaires en 2021 et 2022 (+5% à compter du 1er janvier 2021, soit +379,7 € bruts par an et +5% à compter du 1er janvier 2022, soit +398,7 € bruts par an ce qui porte l'indemnité à 8 373,44 euros).
Les échelles de l’indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (IFSE) des agents administratifs sont rehaussées à partir de 2021 avec une attention particulière sur les débuts de carrière, dans la perspective d’un rapprochement interministériel. Un plan de requalification de la filière administrative est également engagé.
En 2021, l’enveloppe de revalorisation indemnitaire de la filière administrative est de près de 22 millions d’euros, permettant un gain annuel moyen qui s’élève à plus de 500 € brut, une réduction des écarts entre académies, et le cas échéant entre personnels logés par nécessité absolue de service et personnels non logés. L’objectif du plan de requalification de la filière administrative est également de développer les compétences des personnels en poste, mais aussi de développer des compétences nouvelles, au service notamment de la gestion des ressources humaines de proximité, de la modernisation de la gestion financière et des missions régaliennes, du développement de la formation et d’un accompagnement individualisé des agents. Ce plan contient ainsi un volet important de transformation d’emplois de C en B et de B en A, avec une 1re tranche dès 2021.
En 2021, les personnels de service social bénéficient également d’une seconde tranche de revalorisation indemnitaire, dans le cadre d’une convergence interministérielle, après une 1re étape réalisée en 2020.
Des discussions avec les personnels de santé ont permis de procéder à des mesures de revalorisation dès 2021 à hauteur de 1 800 € en moyenne pour les médecins et de 400 € pour les personnels infirmiers. En 2022, leur statut sera revalorisé, dans le prolongement du Ségur de la santé, en cohérence avec celui des infirmiers en soins généraux de la fonction publique hospitalière.
À partir de 2022, les corps d’inspection seront revalorisés dans le cadre d’une révision de leur grille indiciaire et de leur régime indemnitaire, permis par l’adhésion au Rifseep.
Les personnels de direction bénéficieront d’une nouvelle revalorisation de leur régime indemnitaire en 2022 et en 2023, en lien avec l’annualisation du versement de la part variable de celui-ci (part dite "résultats") et avec la mise en place d’une évaluation professionnelle annuelle.
Une nouvelle échelle de rémunération des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) est mise en place en septembre 2021, permettant d’assurer désormais une revalorisation régulière et automatique des carrières, en cohérence avec la professionnalisation accrue de leur métier. Un montant de l’ordre de 60 millions d’euros y sera consacré dès la première année pour permettre le reclassement des personnels dans les nouveaux indices. A compter d’octobre 2021, une revalorisation du premier indice de rémunération des AESH est mise en œuvre, portant cet indice à l’indice majoré 341.
À partir de janvier 2022, dans le cadre du renforcement de la protection sociale complémentaire des agents publics voulu par le Gouvernement, les agents du ministère, les AED et AESH recevront une participation de leur employeur au financement de leur mutuelle santé. D’un montant de 15 € par mois, ce versement revalorisera les rémunérations de la très grande majorité des agents, pour un coût annuel évalué à 200 millions d’euros.
Hausse de la rémunération des enseignants depuis 2016
Une étude par cas types, réalisée par le ministère, montre que, sans tenir compte d’indemnités spécifiques, entre 2016 et 2021, les rémunérations des enseignants ont augmenté d’au moins 2 200 € nets annuels pour tous les échelons. Ces augmentations ont été plus élevées pour ceux qui sont passés à la hors-classe.
Ces augmentations sont d’au moins 1 180 € nets annuels, après déduction des effets de l’inflation, correspondant à une augmentation allant de + 5 % à + 12 % (et même 29 % pour les stagiaires). Des cas types permettant d’illustrer ces évolutions ont été élaborés.
Pour étudier l’évolution de la rémunération des enseignants, la construction de cas types consiste à appliquer la réglementation en vigueur afin de calculer la rémunération d’une situation fictive mais réaliste, à différents moments ou dans différentes positions.
Comment sont construits les cas types ?
Ils suivent l’évolution de la rémunération d’un personnel, dans quelques situations types, qui sont "vieillies" de cinq années depuis une position initiale arrêtée en décembre 2016.
Ils tiennent ainsi compte des avancements d’échelon au fil des cinq années simulées. C’est la seule approche qui permet d’apprécier l’évolution du pouvoir d’achat car elle tient compte de l’ensemble des facteurs d’évolution à la hausse comme à la baisse.
Champ retenu pour l’étude : les principaux corps de professeurs : professeurs des écoles, certifiés, de lycée professionnel et d’éducation physique et sportive. Période d’observation : comparaison entre les salaires nets annuels au 31 décembre 2016 et au 31 décembre 2021.
Les facteurs d’évolution pris en compte :
À la hausse :
- les avancements automatiques dans la carrière ;
- les gains indiciaires issus du protocole PPCR appliqués à l’éducation nationale ;
- les primes créées dans le cadre du Grenelle de l’éducation (prime d’équipement informatique et prime d’attractivité) ou revalorisées (augmentation de la prime REP+ et de la prime des directeurs d’école).
À la baisse : la hausse du taux de cotisation des pensions (+ 1,16 point en cinq ans).
Mise à jour : janvier 2022